
Les beaux sentiments
Résumé
Avec Les Beaux Sentiments, Jacques-Etienne Boyard a écrit son meilleur roman. Au nombre de ses dons, Jacques-Etienne Boyard possède celui du monologue intérieur. Huis clos de la conscience dans lequel le personnage démasque ses lâchetés intimes, avec une sorte de joie féroce à piétiner sa propre image. Nausée de l'âme qui le fait descendre dans ses ténèbres, mais qui lui donne aussi une chance de reprendre possession de lui-même. Dans ses nouvelles, Boyard décrit des existences clouées au sol, retenues par la peur, la convention, la prudence helvétique qui est une variété de nanisme moral (lire Nains de jardin, Campiche, 1996). Dans ses romans, il montre en revanche une métamorphose possible un chemin pour s'élever un peu au-dessus de soi-même, à hauteur d'homme, rien de plus. Demi-sang suisse (Campiche, 1994) faisait passer cette initiation par la médiation du cheval. Dans Les Beaux Sentiments, elle s'opère au contact des élèves, personnage collectif, avec ses voix multiples, qui donne au jeune Aubort la volonté de ne plus jamais se rasseoir dans sa médiocrité. On retrouve ici les qualités de Jacques-Etienne Boyard. La netteté du style. L'observation clinique (la salle des maîtres, la société des collègues...). La faculté d'émouvoir sans jamais mettre le pied dans la mélasse. Ce n'est pas un roman sur le blues professoral. Ni sur la jeunesse abusée. Encore moins sur les beaux sentiments mais sur un homme qui se bat avec cette idée, et par là même s'élève.
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