Jours tranquilles à Belleville
Résumé
La dégradation est très lente. Les riverains, mithridatisés par les coups portés à leur environnement immédiat, s'y accoutument imperceptiblement. Un tag par-ci, un clodo calfeutré dans une encoignure de porte par-là, un panneau de signalisation renversé, une mobylette à demi démontée et abandonnée dans une flaque d'huile un peu plus loin, une seringue dans un caniveau ; et le tour est joué. Infesté à la toxine de la misère à dose homéopathique, l'Homo bellevillus oublie peu à peu à quoi ressemble une ville digne de ce nom. A l'abri derrière sa porte blindée, la mémoire saturée d'images de fils de fer barbelés et de grilles, de portes anti-vandales, bientôt sans doute armé de caméras de détection des intrus en bas de chaque immeuble, il voit son univers se rétrécir aux dimensions d'une cellule bien douillette hors de laquelle il ne fait pas bon s'aventurer [...]. (Extrait)
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