Les secrets de l'isoloir
Résumé
Quoi de plus banal que les scènes d'un jour d'élection ? Les électeurs de tous âges et de toutes conditions affluent aux bureaux de vote, passent par l'isoloir et déposent leur bulletin dans l'urne. Lors de la soirée télévisée, le suspens s'installe : qui a gagné ? Les estimations anticipent les résultats, avec plus ou moins d'exactitude, avant que les dépouillements tranchent. Les commentaires se succèdent alors de la part de journalistes, politologues et candidats politiques. Ces soirées télévisées sont, pour beaucoup de futurs citoyens, le premier moyen de se familiariser avec le rituel électoral. Et voter nous est devenu si coutumier qu'on n'ose dire que cela s'apprend. L'apprentissage du rôle d'électeur a été lent et difficile. Lire des programmes, prendre des bulletins et une enveloppe, s'isoler pour faire son choix ou déposer son bulletin dans une urne nous semble si simple, si évident et naturel que l'on peine à imaginer comment élire autrement. Quoi de surprenant en effet dans tous ces gestes de jour d'élection ? Rien, semble-t-il. Et seul le résultat tant attendu peut être une surprise. Pourtant, après l'instauration du suffrage universel direct en 1848, seulement masculin jusqu'au XXe siècle, l'apprentissage du rôle d'électeur a été plus lent et plus difficile que nous ne pouvons l'imaginer. Des élections sans programme, sans enveloppe, sans isoloir et parfois sans urne : voilà qui nous laisse perplexes. C'est pourtant ce qu'ont connu nos aïeux.
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