Les Eygletière
Résumé
A notre époque, en plein coeur de Paris, les Eygletière forment un groupe humain désuni, comme il y en a tant. Entre un père (Philippe) infatué, dur, amoral, et une belle-mère (Carole) trop jeune, calculatrice, perverse et charmante à la fois, les trois enfants, Jean-Marc, vingt ans, Françoise, dix-huit ans, et Daniel, dix-sept ans, subissent, chacun selon son caractère, le contrecoup du désordre familial. L'unique point solide dans ce tournoiement est leur tante Madeleine, femme de coeur et de tête, vivant solitaire, en province, et toujours prête à se dévouer pour ses neveux. Malheureusement, la plupart du temps, elle arrive trop tard pour conjurer les désastres. Les lionceaux affamés se lancent tour à tour dans des amours impossibles, absurdes ou dangereuses. A travers eux, Madeleine est secouée par les tempêtes qui, jadis, sont passées à côté d'elle. Inquiète, elle voudrait obliger son beau-frère, Philippe, à remplir jusqu'au bout son devoir de père. Mais celui-ci refuse de se laisser troubler par l'agitation d'une jeunesse que, dans le secret, il envie. Il entend vivre ses problèmes et non ceux des autres. Combien de temps cet homme, trop égoïste pour comprendre ses enfants, trop sûr de lui pour soupçonner sa femme, trop comblé par l'ordre établi pour s'apercevoir que celui-ci est en train de s'effondrer, continuera-t-il à se croire le chef d'une famille qui en réalité lui échappe ? C'est l'histoire de cette lente désagrégation qu'Henri Troyat raconte, dans les Eygletière, avec une cruelle et tendre lucidité. Les fatigues de l'âge mûr opposées au triomphal appétit des jeunes, la trépidation de la vie moderne, les sourds craquements d'une charpente sociale vieillie, pourrie, tels sont les thèmes de ce roman amer et fort, où, de lassitude en lâcheté, de négligence en moquerie, de critique en acceptation, l'aventure de chacun des personnages devient peu à peu la nôtre.
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