Le roi disait que j'étais diable
Résumé
«Aliénor d'Aquitaine fait partie des personnages légendaires. Or, la légende suppose l'amplification, en bien comme en mal. Celle d'Aliénor mêle le rose et noir. Rose, car on lui a prêté maintes liaisons. La postérité a fait d'elle une croqueuse d'hommes. Les premiers à relayer cette image délurée ont été les clercs du Moyen Age, horrifiés (et émoustillés) à l'idée qu'une femme rende son mari fou d'amour, annule son mariage et assume son côté épicurien. Très tôt, Aliénor a condensé en sa personne les craintes médiévales qu'inspiraient la femme. L'aspect noir de la légende, lui, tient à son rang de reine à poigne. On l'a décrite machiavélique, affamée de pouvoir, prête à user de sa beauté pour assouvir ses appétit de puissance. Sexe et pouvoir : ces deux ingrédients, très tôt rattachés à son nom, ont assuré son rayonnement. Parce que les sources sont lacunaires, l'imaginaire a pu s'engouffrer dans ces brèches et s'en donner à coeur joie. Aujourd'hui, nous trouvons des bande dessinées ou des textes grand public qui assurent la continuité de la légende. Moi, j'ai tenté de m'en défaire, ou en tout cas, d'inventer une autre histoire, via une littérature plus classique. Mon Aliénor est en colère, tourmentée. Je laisse l'ambiguïté sur ses conquêtes masculines et je braque la lumière sur son couple avec Louis VII, auquel je donne la parole. Je me focalise sur les années de leur mariage, années de maturation, d'éclosion lente d'Aliénor, avant qu'elle ne devienne la redoutable reine d'Angleterre. Je prends des libertés, bien sûr, et l'anachronisme n'est jamais loin dans ce genre d'exercice. Ce qui me plaisait, c'était de faire une anti-légende d'Aliénor, d'inventer une profondeur sous le cliché. Et de donner un peu de place à son mari, complètement oublié des livres d'histoire.» C.D.-M.
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