L'Aigle et l'Ange
Résumé
Cornouailles, 1357 — L'Eglise est ma maison, messire, dit Dominique avec douceur. Je n'en connais pas d'autre et n'en veux point partir. D'ailleurs, au terme de ce pèlerinage, je prononcerai mes voeux définitifs. Messire Garren contempla le petit visage frémissant levé vers lui et un trouble inconnu, où le désir le disputait à la révolte, l'envahit. La jeune fille était si jolie, si émouvante aussi, quand l'exaltation fardait de rose ses pommettes rondes comme un reste d'enfance… Comment une telle merveille, née pour ployer entre des mains d'homme, pouvait-elle envisager de passer le restant de ses jours cloîtrée dans un couvent? Pardieu, cela dépassait l'entendement ! — C'est insensé ! s'exclama-t-il. Ce n'est pas parce qu'on vous a abandonnée, bébé, devant la porte de ce prieuré qu'il vous faut sacrifier votre jeunesse à Dieu ! Leurs regards se croisèrent, s'accrochèrent… Dominique, confuse, baissa les yeux la première — et un fin sourire étira les lèvres sensuelles du chevalier. Ce pèlerinage, finalement, prenait un tour intéressant. Pourtant, quand son vénéré seigneur et maître, gravement malade, l'avait imploré de se rendre dans un lointain monastère afin de prier pour sa guérison, il s'était insurgé. Que diable allait-il faire, lui, le chevalier impie, avec tous ces bigots ? Mais voilà que la présence de cette enchanteresse lui laissait miroiter des délices inattendues…
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