Le Guide du Routard Marrakech 2007
Résumé
«Qui donc l'a surnommée Marrakech la rouge ? Je la vois rose comme un pétale. Ou blonde, selon les heures», écrivait Roland Dorgelès. Les frères Tharaud la comparaient à «une gazelle qui fuit dans le soleil couchant» ou à une «feuille longtemps roulée par l'automne», lui trouvant des tons de «noisette», ne dépassant jamais dans ses plus grands excès «le rose tendre ou le vermeil». Grâce à Henri Prost, urbaniste des années Lyautey, qui imposa un règlement municipal toujours en vigueur, tous les bâtiments modernes ont adopté la couleur «terre» qui donne à la ville cette douceur incomparable. Marrakech, vaste étendue toujours traversée par un parfum d'aventure, d'insouciance et d'abandon au plaisir, est pourtant moins une ville qu'un long songe inassouvi. Le chergui, vent brûlant venu des sables, lui apporte l'âcre odeur du sel mêlée à celle des épices. Des pentes enneigées de l'Atlas parviennent des promesses de cols et de gorges escarpés, de rochers cuivrés ou bleus, de ksours étagés dans les replis de parois sur lesquelles flotte au printemps l'organza des amandiers en fleurs. Rêve d'Afrique, d'oasis dans la steppe, de plaine de cailloux ponctuée de touffes d'épineux.
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