Tu n'as pas tellement changé
Résumé
En 2013, pendant les manifestations contre le mariage pour tous, la pasionaria Frigide Barjot s'est beaucoup prévalu de son premier amour. Comment pouvait-elle être homophobe puisqu'elle avait adoré, des années durant, un jeune homme qui se refusait à elle ? L'argument revenait à longueur d'interviews, à la limite de l'instrumentalisation : puisque les morts ne parlent plus, on peut les ventriloquer. Ce jeune homme était homosexuel et a été emporté par le sida en 1995. C'était le frère cadet de Marc Lambron. L'écrivain, s'il n'a rien à répondre à Frigide Barjot, peut du moins restituer par la plume un profil et témoigner d'un passage. A quelques mois de la disparition de son frère, il avait rédigé un livre en forme de portrait pour un adieu, ce que l'on appelait autrefois un tombeau. C'est ce texte qu'il a souhaité rendre public aujourd'hui, dix-neuf ans après la disparition d'un être dont le souvenir vacille entre mémoire et oubli, à la merci des causes du temps. Intouché, ce récit de deuil tente de fixer l'image d'un homme dont la vie brève n'a pas épuisé l'énigme : un Orphée fraternel va quérir l'ombre d'un double évanoui qu'il a accompagné jusqu'à sa fin. C'est un livre pudique et déchirant, comme venu de l'autre côté du temps, où l'on tente d'affronter avec des mots les silences de la mort.
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