Le Petit Prince
Résumé
Antoine de Saint-Exupéry a souvent confié à ses proches qu'il n'avait aucune disposition pour le dessin, alors même qu'il ne cessait d'esquisser figures et saynètes en marge de ses écrits. Il se désolait de ne pouvoir mieux contenter sa mère qui, pastelliste appliquée, s'était montrée si soucieuse de l'éducation artistique de ses enfants. De ce sentiment, Saint-Exupéry fit un livre : Le Petit Prince. Car le dessin est au coeur de la fable : ce petit môle esquissé, est-ce un chapeau ou un serpent boa qui a mangé un éléphant ? Il était une fois un pilote qui, enfant, renonça à une carrière de peintre après qu'il eut compris que jamais de la sorte il ne se ferait entendre des adultes. Quand, bien plus tard, il rencontra dans le désert un jeune monarque à la chevelure d'or, ce fut pourtant tout de suite de dessin qu'il s'agit : s'il vous plaît, dessine-moi un mouton. L'échange qui s'ensuivit confirma son intuition enfantine : le prince ne se satisfit pas de ses esquisses de moutons - ils étaient si peu ressemblants ! - mais du dessin de la caisse que ledit animal allait pouvoir occuper. Tout est dit : l'important dans le dessin est ce qu'il recèle et requiert de richesse intérieure, non ce qu'il figure ; et de là : On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. Dans Le Petit Prince, le dessin ne fait pas que soutenir la parabole ; il est la parabole, qui met à jour la fracture entre le monde des enfants et celui des adultes, entre la vérité et le mensonge, entre l'essentiel et le contingent.
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