Tout ce qui reste de nos vies
Résumé
Un jour, voulant se mettre à l'abri d'une pluie battante, un homme pénètre dans le hangar d'une ferme abandonnée, au milieu des ronces et des orties. Là, il s'aperçoit que le sol est jonché d'un tas de vieilles choses, et notamment d'innombrables papiers, jetés en vrac par terre, comme si les habitants avaient dû fuir dans la précipitation. Papiers administratifs en tout genre, papiers de famille, papiers personnels. L'auteur (c'est à lui que cette histoire est arrivée) prend conscience que toute une vie, ou tout ce qu'il en reste, s'étale à ses pieds. Ce désordre indécent lui inspire un mélange de pitié et de colère ; il sait déjà qu'il en tirera un livre, une sorte de Tombeau des inconnus et aussi d'hommage aux vivants. Ce livre, le voici. Alain Rémond y déchiffre à notre intention ses propres papiers, qui le rattachent à trois figures essentielles. Son père et sa mère, d'abord, leur amour puis la « guerre » qui s'est installée entre eux, faisant de chaque soirée autour de la table un enfer pour les huit enfants. Sa sœur Agnès, sorte d'Ophélie dont il retrouvera lui-même le corps pris dans les herbes, sous un pont, dans la rivière bordant le jardin de la clinique psychiatrique où elle était soignée. Ces trois personnages au destin misérable ou tragique sont familiers aux lecteurs d'Alain Rémond, depuis Chaque jour est un adieu. De fait, l'auteur retrouve ici l'esprit des récits autobiographiques sur fond d'enfance bretonne qui lui ont valu jadis un succès considérable.
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