Frédéric II de Hohenstaufen
Résumé
Frédéric II de Hohenstaufen est le plus déconcertant, le plus paradoxal, de tous les souverains du Moyen Age. Voilà un homme du XIIIe siècle, siècle de la chrétienté, fasciné par l'Antiquité païenne, sa culture et ses institutions. Voilà un roi élevé par les soins du pape le plus théocratique, Innocent III, qui se dresse avec une rigueur jamais atteinte contre les prétentions politiques du pouvoir spirituel. Voilà un empereur germanique invinciblement attiré par les coupoles, les palmiers et les minarets de Sicile et d'Orient. Voilà, enfin, un souverain excommunié, partant pour la croisade, négociant avec le Sultan pour se faire remettre les Lieux saints et se couronner lui-même roi de Jérusalem, aucun prélat n'acceptant de le faire. En plein XIIIe siècle, au moment où l'Occident élève ses cathédrales et où Saint-Louis règne en France, son comportement le fait accuser d'athéisme, on l'appelle même l'Antéchrist. D'une culture au-dessus de la moyenne, il parlait au moins six langues, accueillait des savants du monde entier à sa cour, portait un grand intérêt aux mathématiques, à la poésie, et aux beaux-arts, édifiait des châteaux dont il traçait lui-même les plans, et fit ainsi preuve, tout au long de son règne, d'un avant-gardisme indiscutable. Dernier empereur de la dynastie des Hohenstaufen, il devint une légende. De ses contemporains, il reçut le surnom de Stupor mundi (la « Stupeur du monde »), au point qu'on attendit son retour après sa mort.
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