Charnière
Résumé
Je nomme Charnière ces bords où, dans sa tourne, le poème me reconduit comme à son seuil non pas le blanc ou le silence d'abord, mais l'antérieur fragile, souvent grinçant, d'une limite qui appartient à ce qu'elle unit comme à ce qu'elle sépare Jour et nuit, parole et silence, silence et bruit, terre, mer, ciel, eau, sel et sang; limite qui, dans ce qu'elle met en jeu, laisse parfois filtrer quelque écho et lueur d'elle-même, depuis l'effacement où elle demeure. Charnière dit pour moi le retrait d'un ajointements disjonctif, qui fait flèche de tous les éléments, gerce ou lézarde qui, par l'échappée qu'elle figure, ménage l'accord fugace mais essentiel d'une authentique proximité. Charnière est donc le lieu - mais cardinal - d'un leurre et - bien sûr - d'une offrande de chair simulée - en cible au vol d'une parole qui ne prend son essor que pour revenir s'y abîmer après avoir ajusté ses cercles autour. Tel est par exemple l'estran, cet espace-temps variable aux humeurs et rumeurs qui déjouent toutes les computations indispensables à l'inscription de son étrangeté, qui bousculent tous les calculs nécessaires à son dédoublement dans le recueil d'une parole qui voudrait, au plus près, s'en faire l'écho.
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