Le dieu des philosophes
Résumé
Il y a toujours un maillon manquant dans le système. La chaîne des raisons voudrait se refermer sur elle-même. En pure perte. Le défaut se déplace aussitôt qu'on le croit suturé. La «fonction dieu», mise en ouvre par la raison philosophique, viendrait assurer le colmatage de la brèche en quelque point du système qu'elle se manifeste. Un «joker» a par définition toutes les valeurs. Le dieu des philosophes, selon la place qu'il est appelé à tenir dans le système, a, tour à tour, tous les visages. Un ou Être, premier moteur ou causa sui, forme des formes ou matière-mère, superesse ou nihil, monade ou totalité, origine ou fin... la litanie des noms divins n'a pas de cesse. Les philosophies ne se distingueraient qu'en déplaçant le site de dieu. Imaginons-les traductibles les unes dans les autres ? Une loi de transformation permettrait de passer de l'expédient dont use l'une à celui dont use l'autre. On pourrait suivre ainsi la «fonction dieu» dans ses vicissitudes», calculer ses variations. Une constante se peut-elle dégager qui désignerait une identité ? Que ce dieu occupe tour à tour tous les sites et qu'il tienne successivement tous les rôles signifierait qu'il ne se réduise à aucun. Cette prolifération des tâches et des lieux dénoterait alors sa transcendance.
Vos avis
Aucun avis sur Le dieu des philosophes. Soyez le premier à partager votre avis !
Déposer mon avis