Les passions et les intérêts
Résumé
Dès le triomphe de l'esprit du capitalisme -lorsque dans l'Europe relativement pacifique et sereine des années qui suivent le Congrès de Vienne tout se passe comme si les intérêts avaient bel et bien jugulé les passions , voire comme si celles-ci s'étaient complètement éteintes -, le monde nouveau sera jugé vide, mesquin, d'un ennui accablant. Pour la critique romantique qui se nourrira de ce sentiment, l'ordre bourgeois marque, par rapport aux époques antérieures, un appauvrissement inouï il a perdu toute noblesse, toute grandeur, tout mystère. Par-dessus tout, il lui manque la passion. On peut relever bien des traces de cette critique nostalgique dans la pensée des générations suivantes, depuis la théorie passionnée chez Fourier à celle de l'aliénation que développera Marx ou encore la thèse freudienne du refoulement de la libido comme prix nécessaire du progrès au concept wébérien de l'Entzauberung (ou désenchantement -autrement dit, la décomposition progressive de la vision magique de l'univers).
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