De Godzilla aux classes dangereuses
Résumé
Le spectacle du sécuritaire s'adresse en priorité aux citoyens , cette construction sociale abstraite qui donne l'illusion aux gens qu'ils ne sont plus exploités comme salariés mais respectés comme individus. La peur est d'abord orchestrée à leur usage. Profondément ressentie par l'ensemble des citoyens, ce qu'on pourrait appeler le syndrome de Godzilla (en référence à ce film hollywoodien d'avant les attentats du 11 Septembre où un monstre ravageait New York), structure la vie sociale au son des sirènes hurlantes et des bruits policiers (la peur de l'Autre, du Barbare, du Fou, du Terroriste). Tous contre Godzilla ! tel est le mot d'ordre pour rappeler à chaque instant aux citoyens angoissés la direction de la vie normée. En revanche, la peur du sans-abrisme , de la précarité, de la vie atrophiée par la perte du travail ou du logement, est à chaque fois rendue invisible par la peur citoyenne dans laquelle elle est amalgamée. L'ordre policier semble le bon remède, mais un remède qui ne permet que de vivre avec la peur. Pourtant, à chaque fois que des luttes collectives esquissent des perspectives de rupture sociale et dépassent un certain seuil de dangerosité , le syndrome de Godzilla recule, la peur s'inverse. Une nouvelle force sociale apparaît, autrement plus intimidante c'est désormais le syndrome des classes dangereuses qui bouscule le paysage social et l'imaginaire des classes dirigeantes. La peur ne terrorise plus les quartiers périphériques, niais les beaux quartiers et les centres de décision sus aux classes dangereuses ! tel est le nouveau mot d'ordre.
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