La Grande Guerre et l'arrière (1914-1919)
Résumé
Département frontière qui refusa durablement le service armé, les Hautes-Pyrénées où Tarbes est devenue une importante ville de garnison reflètent une image tout à la fois complète et contrastée de l'arrière pendant la Grande Guerre . Un arsenal qui amalgame jusqu'à 16 000 personnes - ouvriers mobilisés, travailleurs coloniaux et main-d'œuvre féminine rurale -- et livre des quantités croissantes et canons et d'obus. La base hydroélectrique constituée par les Pyrénées favorise aussi l'émergence d'un véritable complexe militaro-industriel. Des usines d'explosifs sortent de terre à Pierrefitte et à Lannemezan pendant que villes et bourgs fournissent uniformes, harnachements, selles, caisses à munitions et usinent les obus. Mais dans ce département qui demeure à dominante rurale, femmes, enfants et vieillards doivent aussi répondre à des réquisitions de plus en plus pesantes pendant que chacun, quelle que soit sa classe, est invité à verser son or pour la défense nationale ou son obole pour aider les prisonniers. Cet effort multiforme est légitimé par un discours de guerre omniprésent. Mais, une des originalités du département, c'est aussi de posséder les rapports d'une quarantaine d'instituteurs qui, à la demande du préfet, dévoilent, souvent sans fard et au-delà du ton convenu de l'administration, l'état matériel et moral des populations adhésion à l'union sacrée, rejet des embusqués et des profiteurs de guerre - les paroles sont souvent dures à l'égard des paysans -, poids des deuils, opposition aux réquisitions et, parfois, attitudes et propos pacifistes, voire défaitistes . Au-delà d'un département, le reflet complexe de l'arrière.
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