Vol à voile - Une nuit dans la forêt
Résumé
Vol à Voile et Une Nuit dans la Forêt peuvent paraître deux textes mineurs de Blaise Cendrars. Et ce sont, en effet, par rapport à Moravagine ou les grandes chroniques d'après-guerre, tel Bourlinguer, des écrits - dirons-nous - de coulisse. Un Cendrars plus intimiste s'y dévoile, se raconte sans trop de préoccupation littéraire. Le lecteur est admis dans le cercle des familiers. Vol à Voile est particulièrement précieux pour ce qu'il nous parle du Cendrars suisse, de l'époque de Neuchâtel, de l'année de l'Ecole de commerce et de la fameuse fugue qui, d'Allemagne devait le conduire en Russie. Bien sûr, il n'est plus question de tomber dans les pièges de la narration autobiographique. Le jeune Frédéric Sauser, le Cendrars d'avant Cendrars, était très différent du portrait qui nous est offert ici et qui a d'ailleurs été écrit près de trente ans plus tard. Entre-temps, la vie était devenue biographie et la biographie légende. L'imagination et la vérité se disputent le jeune voyou rimbaldien, version 1930, faisant pétarader sa grosse moto rouge ou emmenant ses petites amies anglaises sur le lac. Une Nuit dans la Forêt présente le même Cendrars vu de l'intérieur et cette même manière inimitable d'entraîner son lecteur dans ses pérégrinations mentales et physiques. On est ici, pour l'essentiel, entre Paris et le Brésil, dans ce monde où le voyage est fait d'onirisme, d'écœurements, de souvenirs irrespirables et de vérité irrépressible. Cendrars y plante le décor de son moi aux prises avec le monde, l'époque, l'écriture, quelques personnages en dérive et son formidable appétit de vivre qui finit par triompher de tous les obstacles, de toutes les angoisses et de toutes les incertitudes.
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