Bajazet
Résumé
Avec quelle insolence et quelle cruauté Ils se jouaient tous deux de ma crédulité ! Quel penchant, quel plaisir je sentais à les croire ! Tu ne remportais pas une grande victoire, Perfide, en abusant ce cœur préoccupé, Qui lui-même craignait de se voir détrompé ! Moi, qui de ce haut rang qui me rendait si fière Dans le sein du malheur t'ai cherché la première, Pour attacher des jours tranquilles, fortunés, Aux périls dont tes jours étaient environnés, Après tant de bonté, de soin, d'ardeurs extrêmes, Tu ne sauras jamais prononcer que tu m'aimes ! Mais dans quel souvenir me laisse-je égarer ? Tu pleures, malheureuse ? Ah ! tu devais pleurer Lorsque, d'un vain désir à ta perte poussée, Tu conçus de le voir la première pensée. Tu pleures ? et l'ingrat, tout prêt à te trahir, Prépare les discours dont il veut t'éblouir ; Pour plaire à ta rivale, il prend soin de sa vie. Ah ! traître ! tu mourras !...
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