Evadées du harem

Histoire et actualité
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Éditeur : ANDRE VERSAILLE
Parution : 4 mai 2011
Langue : Français
Format : Grand/Moyen
Nb. de pages : 248 pages

Résumé

La nuit est tombée. La brise venue de la mer Noire rafraîchit le Bosphore. Sur les hauteurs de Constantinople, dominées en vigie par la tour génoise de Galata et mal éclairées par les rares becs de gaz, il pleut. On annonçait un dimanche 8 janvier 1906 très doux, mais, place du Tunnel, la température n'a pas dépassé 9 degrés ; le soleil a disparu avant 5 heures. Entre les ombres noires des femmes qui se dépêchent de rentrer et les fez moins pressés, trois coupés attelés se faufilent parmi les parapluies et les charrettes surchargées. Ayant dépassé la Grand-Place de Taxim, ils ont frôlé les lumières des restaurants chics et des tripots réservés aux hommes, ignoré les cimetières pentus où, sous les cyprès centenaires, s'élèvent des stèles à fleurs ou à turban ; ils ont croisé au galop les ruelles crasseuses de Khassim pacha et leurs tas d'ordures fouillés par les chiens. Toujours cahotant sur le pavé gras, les attelages sont en vue du vieux pont, en contrebas. Bientôt, en effet, le bruit change : on roule sur le bois de ce balcon instable, ouvert sur l'animation permanente des vapurs jetant en l'air leurs fumées noircies par le mauvais lignite des chaudières. Le pont de Galata ferme la légendaire Corne d'Or. Même à cette heure tardive, à défaut de relier seulement, sinon d'opposer deux rives - le vieux Stamboul au sud, la cosmopolite Péra en face -, il agrège au milieu des boutiques de fortune et des vendeurs ambulants, en un pittoresque alliage multicolore, toute la foule ottomane. Les voyageurs européens n'en retiennent généralement que l'extravagance exotique des portefaix courbés sous d'énormes charges, croisant des dames arméniennes sur chaise à porteurs ou bien le profil voilé de quelque concubine accompagnée d'un esclave africain arborant perroquet sur l'épaule. Le baroque bariolé des vêtements et des hommes qui s'y croisent fascine les étrangers qui en dressent volontiers l'inventaire disparate : l'employé en redingote, le Tcherkesse au bonnet d'astrakan, l'Arabe maigre et beau dans le flottement des laines crémeuses, l'eunuque bouffi, les dames fluettes et furtives...

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