Le pays derrière les larmes - Poèmes choisis
Résumé
Le poème de Jean-Pierre Lemaire, énonce Jean-Marc Sourdillon dans sa préface, se partage en deux temps égaux et cherche à cerner l'instant d'un passage. Passage d'une aprèsmidi d'été, d'un nuage ou d'autre chose que figure pour nous le sapin au premier plan. Il n'y a, rassemblés par le regard, que des éléments empruntés au décor ordinaire et étagés en plans : le ciel, le nuage, un sapin. Le tout est d'une simplicité désarmante. Mais la disposition du poème, l'étalement du blanc dans les marges, la fragile échelle des vers dans tout ce blanc soulignent le mouvement qui relie ces objets et modifie leurs positions respectives. L'événement, du coup, est moins dans le passage du nuage que dans ce qui, à la faveur d'un changement d'accommodation, se passe dans le regard de l'observateur, ce mouvement de bascule qui ouvre sur un silence teinté d'inquiétude. Finalement, ce qu'est le pays derrière les larmes, un poème de l'enfance nous le dit très simplement. C'est le pays qui est au-delà de la porte au fond du jardin : celle qui battait entre le monde et nous / c'était la porte en bois au fond du potager / dont le bruit signalait le retour de ton père / Au-delà commençaient les rails / la fumée, les hommes, les locomotives... Pays imminent qui s'annonce dans les mots mais ne s'atteint que dans une certaine façon de vivre au long du temps avec leur aide et sous leur éclairage. Dans la géographie intérieure de Jean-Pierre Lemaire, ce pays porte un nom qui est aussi celui d'un lieu réel, un monastère au-dessus de la mer à Menton : L'Annonciade.
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