Je ne suis plus que le temps
Résumé
L'importance de l'histoire pour la vie et l'ouvre de Chateaubriand, ainsi que l'attachement de l'auteur des Mémoires d'outre-tombe et du Congrès de Vérone à défendre un rôle et une carrière politiques qui culminèrent durant les années 1818-1830 ne peuvent être surestimés : il y allait, pour un écrivain qui s'est rencontré entre deux siècles comme au confluent de deux fleuves, de son identité. Mais quel contraste offrent cet attachement et cette importance avec ses déclarations de détachement profond de la politique (La chaleur de mes opinions n'a jamais excédé la longueur de mon discours ou de ma brochure) ou ses méditations sur la vanité de l'histoire (Les événements effacent les événements) ! En suivant la chronologie de l'ouvre, l'auteur retrace l'élaboration progressive par Chateaubriand d'une relation difficile mais grandiose entre l'histoire générale et son histoire intime, celle de ses songes, tendue par une réflexion sur le temps et le devenir. Cette élaboration aboutit à la création d'une figure, l'auteur-sujet des Mémoires d'outre-tombe, de part en part temporelle (Je ne suis plus que le temps), libre et tournée, plus encore que vers le passé, vers l'avenir, le nouveau, le possible.
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