Résumé

Dans le premier volume, l'auteur a démontré que la littérature en France n'a pas seulement occupé une place importante dans le patrimoine culturel de la nation : elle a, dès l'origine, élaboré et structuré sa culture politique. Au XVIIIe siècle, les termes fondateurs de la confrontation droite-gauche ont été fixés par trois figures dominantes : Rousseau, son adversaire Joseph de Maistre et l'homme de la synthèse introuvable, Benjamin Constant. Ce deuxième tome montre comment les écrivains du XIXe siècle et de la première moitié du XXe, en quête d'une unité impossible, illustrée par Chateaubriand sur le seuil de la période, ont incarné et pérennisé par leur dialogue les deux formes antagonistes de représentation du monde qui sont devenues inséparables de la démocratie et qui ont fini par s'identifier, l'une et l'autre, à l'histoire de la République. Le couple fondateur du XIXe siècle, Balzac-Hugo, et les affrontements littéraires tels que l'affaire Dreyfus, opposant des hérétiques et des rebelles, avec Barrès et Zola, ou Péguy, le débat Barrès-Gide et les rudes confrontations qui se sont cristallisées au XXe siècle autour de la guerre d'Espagne, face à la montée des fascismes et du communisme, avec Malraux, ont opposé les deux tempéraments politiques issus de la matrice Rousseau-de Maistre avec une continuité impressionnante. L'éloignement par rapport à ces sources, cristallisé dans le duel Camus-Sartre, et culminant avec Céline, rend compte de la cause principale du malaise de la littérature contemporaine et de la faillite des intellectuels : l'oubli de la liberté. Elle fera l'objet du troisième volume.

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